Home > Projets financés > Recherche contre la Maladie de Charcot : des résultats majeurs obtenus grâce à un projet financé par la Fondation Thierry Latran

EphA4 est un agent modificateur de la SLA chez les modèles animaux et chez l’homme : voici la découverte majeure qui a permis au projet financé par la Fondation Thierry Latran d’être publié dans la prestigieuse revue « Nature Medicine », signe de l’importance de cette découverte.

Le service du Pr Wim Robberecht, à l’université de Louvain, centre de recherche Vesalius en Belgique, peut être fier. En effet, les scientifiques qui le composent ont découvert que la protéine EphA4 modifie l’évolution de la SLA dans des modèles animaux et chez l’homme. Le projet, qui s’intitule « Recherche translationnelle sur le rôle du système Ephrin dans la pathogénie de la SLA et exploration des effets de son inhibition », avait été sélectionné lors du 1er appel à projet de la Fondation en 2009.

Poisson-zèbre

Les scientifiques de cette équipe – dont l’investigateur principal est le Dr Philip Van Damme – utilisent les poissons-zèbres comme modèle pour leur recherche des gènes qui jouent un rôle dans le mécanisme de la SLA. Grâce à cela, ils ont identifié une molécule qui pourrait être la cible d’un traitement futur de la maladie.

Le récepteur à l’EphA4

Dans une étude précédente, le Pr Wim Robberecht et son équipe ont développé un modèle spécifique pour la SLA de poisson-zèbre afin de rechercher des gènes qui aggravent ou ralentissent l’expression de la maladie. Dans cette étude, ils ont observé qu’éliminer le récepteur de l’Ephrine A4 chez le poisson-zèbre conduit à la disparition de la SLA, tandis que le blocage du récepteur chez la souris malade a entraîné une nette amélioration de l’espérance de vie des animaux. La recherche a donc montré un lien entre l’expression du récepteur EphA4 et la gravité de la maladie. En d’autres mots, les malades SLA qui expriment le récepteur en quantité limitée développeraient la maladie plus tardivement et auraient une espérance de vie améliorée en comparaison de ceux qui l’expriment en grande quantité.

Pr Wim Robberecht

Les chercheurs se sont également aperçus que l’EphA4 empêche les neurones de récupérer en cas d’altérations et que les cellules qui sont les plus atteintes au cours de la SLA expriment des niveaux élevés du récepteur. L’étude est très prometteuse et suggère également que les petits organismes comme le poisson-zèbre peuvent être des outils précieux dans la recherche d’un traitement contre la SLA. Elle montre que les molécules qui sont essentielles pour le développement du système nerveux peuvent jouer un rôle dans le mécanisme des maladies neurodégénératives à l’âge adulte. Enfin, les résultats suggèrent que le blocage de l’EphA4 modifie le cours de la maladie, le récepteur devenant une bonne cible pour la recherche d’un médicament. Mais le chemin à parcourir est encore long avant de pouvoir mettre un traitement à disposition des malades.

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Référence : EPHA4 is a disease modifier of amyotrophic lateral sclerosis in animal models and in humansNature Medicine 18, 1418–1422 (2012) – Annelies Van Hoecke, Lies Schoonaert, Robin Lemmens, Mieke Timmers, Kim A Staats, Angela S Laird, Elke Peeters, Thomas Philips, An Goris, Bénédicte Dubois, Peter M Andersen, Ammar Al-Chalabi, Vincent Thijs, Ann M Turnley, Paul W van Vught, Jan H Veldink, Orla Hardiman, Ludo Van Den Bosch, Paloma Gonzalez-Perez, Philip Van Damme, Robert H Brown Jr, Leonard H van den Berg & Wim Robberecht

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