Home > SLA et Recherche > Tribune de Michèle Fussellier : du big bang aux cellules souches

Voici la seconde partie de la tribune de Michèle Fussellier, animatrice du site www.sla-pratique.fr, qui évoque ici l’espoir apporté par les cellules souches dans le traitement de la SLA.

Il y a 14 milliards d’année et c’est le BIG BANG avec – pour reprendre le vocable des astrophysiciens – cette soupe chaude et explosive qui a été à l’origine de la matière et l’antimatière, l’une dévorant l’autre. Des fluctuations gigantesques de température et de pression permettent l’apparition de notre planète après bien des heurts, puis ce sont les océans et des molécules pré-biotiques qui apparaissent. Ce sont aussi les premiers organismes dotés de la double hélice d’ADN et d’un code génétique commun qui apparaissent : bactéries, archées, eucaryotes, puis, amibes, plantes, l’homme …, avec tous pour ancêtre commun LUCA (Last Universal Common Ancestor)*.

On sait aujourd’hui en laboratoire produire de nombreuses petites molécules biologiques (acides aminés, sucres, acides nucléiques…) et ce dans des conditions pré-biotiques. L’évolution et l’adaptation nécessaire à un environnement particulièrement hostile ont façonné, à travers les époques, les individus tels que connus actuellement, donnant priorité à certaines lignées cellulaires indispensables à la vie, conservant en réserve des lignées silencieuses de remplacement.

ALS, MND, Amyotrophic Lateral Sclerosis, Motor Neurone Disease, Research Project, Research, Project, Fondation Thierry Latran, Thierry Latran, SLA, Maladie de Charcot, Lou Gehrig's Disease, MND, Motor neuron disease C’est tellement vrai que des organes sont capables de grandir en cas de besoin – muscles très sollicités du sportif, utérus de la femme enceinte, renouvellement des globules rouges, régénération des tissus lésés après traumas, ischémie… – phénomènes bien connus chez certaines espèces avec régénération totale du membre lésé (salamandres, lézards, tritons). Il existe donc un réel potentiel de cellules de substitution en dormance.

Les cellules souches se rangent dans cette catégorie. L’idée de dynamiser les propres cellules-souches du patient, présentes dans tous les tissus de l’organisme fait son chemin avec 3 problèmes à régler :

  • La compatibilité indispensable, donc le non-rejet conduisant, de fait, à l’emploi des cellules de l’organisme à traiter,
  • Le modelage des cellules en cellules spécifiques et fonctionnelles de l’organe déficient,
  • Le frein à toute déviation d’activité responsable à terme d’activité cancéreuse.

Des essais ont été réalisés aux USA chez des patients SLA durant 6 mois : sur 53 patients 19 ont signalé une amélioration au niveau de la mobilité, de la force musculaire, de la respiration.
La sagesse se veut de limiter un enthousiasme précoce.
N’oublions jamais l’effet placebo et ses résultats réels mais éphémères.
Sans doute s’agit il là d’une technique prometteuse en plein développement devant s’améliorer dans les années à venir, mobilisant beaucoup de recherches, particulièrement compliquées dans la SLA avec cette localisation diffuse des zones atteintes.

* : « pour son éclairage concernant ce bref raccourci sur 14 milliards d’années, je remercie J. Remillieux, Professeur émérite Lyon 1, Institut de physique nucléaire de Lyon. »

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Retrouvez la première partie de la tribune de Michèle Fussellier en suivant ce lien.

[Crédit photo : California Institute for Regenerative Medicine / Flickr]

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