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La découverte d’un biomarqueur pronostic de la SLA

Au sein de la prestigieuse Université d’Oxford (classée par le Magazine Times en numéro 1 des institutions pour la clinique et la préclinique dans le domaine de la santé), le Dr Martin Turner mène une recherche de pointe sur les biomarqueurs.

Laboratoire de recherche dirigé par le Dr Martin Turner

Martin R. Turner est Neurologue praticien, chercheur et Consultant scientifique auprès de la Motor Neuron Disease Association Lady Edith Wolfson. Il a reçu en 2012 le prix du meilleur jeune investigateur par l’ENCALS (European Network for the Cure of ALS ). Il est Co-Directeur  du centre “Oxford MND Care and Research Centre”.

Il dirige l’étude BioMOx : étude d’Oxford sur les biomarqueurs dans les Maladies du motoneurone qui a permis de créer une banque de sérum et de LCR d’un nombre important de patients cliniquement bien caractérisés, comprenant un suivi longitudinal avec des échantillons prélevés tous les mois au cours de la maladie. Une banque d’’échantillons provenant de témoins du même âge en bonne santé a également été réalisée.

Le projet financé par la fondation depuis 2012 est un projet ambitieux mené en collaboration avec les services de radiothérapie et de pharmacologie de l’université dont les premiers résultats viennent d’être publiés dans la revue de référence américaine Neurology.Abstract et Funding Turner Neurology


 

L’identification de biomarqueurs pour la SLA, est une priorité dans la recherche, tant sur le plan du diagnostic que sur le plan thérapeutique. Le diagnostic actuellement dépend de l’avis et de l’expérience du neurologue et de l’élimination d’autres diagnostics . De plus, disposer d’un biomarqueur permet d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et de suivre des paramètres objectifs dans les essais cliniques. Le liquide céphalorachidien (LCR) dans lequel baigne le cerveau et la moelle épinière est une source potentielle de biomarqueurs, ils peuvent aussi être détectés dans le sérum.

Martin Turner  utilise une méthode récente de détection ultrasensible  qui permet de caractériser l’ensemble des métabolites présents dans une cellule. Disposant également d’outils de pointe en bio-informatiques, ils ont cherchés à identifier quelles sont les molécules ou les groupes de molécules qui sont le plus spécifique des patients SLA comparativement aux témoins sains, et qui pourraient être corrélés à des taux de progression ou autres différences cliniques au sein du groupe de patients. Leur objectif était également d’analyser les profils des métabolites pour trouver de nouvelles pistes de pathogénèse et de nouvelles pistes thérapeutiques. Des réactions immunes inflammatoires existent dans la SLA au niveau cérébral et de la moelle épinière mais il n’est pas clair si elles ont un effet primaire destructeur ou protecteur. Le projet a mesuré des marqueurs spécifiques de l’inflammation et des marqueurs de perte cellulaire dans le LCR et dans le sérum pour identifier une signature spécifique de la SLA.

Les premiers résultats de ces gigantesques analyses sont l’identification de   la chaine légère des neurofilaments (NfL) comme  un biomarqueur. Ils ont démontrés la très bonne spécificité (probabilité que le dosage soit négatif si la personne n’a pas la SLA) et sensibilité (probabilité que le dosage soit positif si la personne a la SLA)  de ce dosage. Il existe de plus une très bonne corrélation entre le dosage dans le LCR et dans le sérum permettant un dosage par simple prise de sang. Il est à noter également qu’ils ont trouvés que les niveaux de NfL étaient des facteurs prédictifs forts et indépendants de survie ce qui pourrait aider à stratifier les malades pour les essais cliniques, tant la variabilité de l’évolution est importante dans la SLA.

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