Accueil > Recherches financées > Les résultats > Un explication pour la variabilité de l’évolution de la SLA

Dans un projet sélectionné et financé par la Fondation Thierry Latran, l’équipe de chercheurs coordonnée par le Dr Patrick Weydt, Ulm, Allemagne découvre une explication possible à la variabilité de l’évolution de la SLA chez les hommes

Pourquoi le physicien Stephen Hawking vit avec la SLA depuis plusieurs décennies maintenant, alors que d’autres succombent à la maladie en quelques années ou même en quelques mois ?

En étudiant deux cohortes de patients atteints de SLA en  Allemagne et en Suède, une équipe internationale de chercheurs coordonnée par le neurologue Patrick Weydt et financée par la Fondation Thierry Latran a identifié une explication possible. L’apparition des symptômes et leur évolution est en partie déterminée par des variants du gène codant pour la protéine PGC-1α, protéine impliquée dans la régulation métabolique.

Les variants du gène, appelés SNPs*, peuvent modifier l’apparition des symptômes et la survie de plusieurs années, indique le groupe dans une récente publication dans la revue Human Molecular Genetics.

Étonnamment, cet effet ne s’observe que chez les hommes et n’est pas détectable chez les femmes. Mais par quel mécanisme cela se produit-il ? Pour le comprendre, les chercheurs ont travaillé sur le modèle murin de SLA reconnu, le modèle de souris transgénique SOD1. Ils ont été capables de reproduire le même effet spécifique aux mâles, lié au PGC-1α. Leurs résultats suggèrent que le facteur des nerfs et vaisseaux sanguin VEGF-A est impliqué. La PGC-1α interagit aussi avec les récepteurs de type œstrogène et androgène. D’autres recherches sont nécessaires pour explorer pleinement cette nouvelle piste.

« Nos résultats sont les premiers à montrer que le PGC-1 α, qui avait déjà été impliqué dans la maladie de Huntington et la maladie de Parkinson jouent également un rôle dans la SLA humaine » disent les premiers auteurs le Dr Eschbach, Mme Schwalenstöcker et le Dr Soyal.

Ces résultats pourraient avoir des conséquences pratiques pour le développement de nouvelles thérapeutiques dans la SLA. « Jusqu’à présent que nous ne faisons aucune différence entre les hommes et les femmes atteints de SLA. Peut-être devons nous commencer à réfléchir à des stratégies de traitement adaptées » souligne l’investigateur principal le Dr Patrick Weydt.

*Single Nucléotide Polymorphism : Variation d’une seule paire de nucléotide, structure de base des acides nucléiques qui composent l’ADN.